HISTORIQUE DE SAINT TRICAT (MARKENES)

IXème s. av. J.-C. (âge du bronze) : traces d’habitat (céramiques, ambre provenant certainement de la Baltique).

1er s. av. J.-C. (âge du fer) : vestiges d’une ferme gauloise sur 2400m2 et céramiques gauloises. Deux tombes gauloises (tertres de 3m de haut et 15m de diamètre), signalées en 1862 n’ont jamais été retrouvées.

Empire romain : Voie romaine nommée « via regulis , via Leulingana ou via Sanctorum » qui reliait Arras et Thérouane au port de Sangatte, traverse SAINT TRICAT sur sa partie haute.

VIIème siècle : origine probable de la paroisse faisant partie de l’ancien diocèse de THEROUANNE.

928 : fondation du comté de GUINES dont dépendait MARKENES (nom d’origine germanique signifiant promontoire de la Marche ).

1084 : le vicomte Elembert de Markenes est cité dans la chartre de la création du monastère d’Andres.

1147 : écrit de Milon, évêque de Thérouanne, confirmant existence d’un prieuré pour les religieux de l’ordre de Prémontré, sous la dépendance de l’abbaye de Selincourt. La construction de l’établissement religieux, dont il ne reste que la tour clocher date de cette époque (confirmé par les caractéristiques du clocher).

1259 : Arnoult, comte de Guines, et sa femme font donation à l’abbaye de Licques (abbaye prémontrée) de la dîme de Markenes. A cette époque les reliques de Saint Nicaise (407) sont déjà très honorées dans le sanctuaire de Markenes.

Nicaise : onzième évêque de Reims, massacré soit en 407 par les Vandales ou en 450 par les Huns. Saint dit céphalophore, une fois que les barbares lui eurent coupé la tête, il se saisit de celle-ci et la porta jusqu’au lieu de son tombeau.

1347-1558 : occupation anglaise du calaisis, destruction des édifices religieux , dont l’église de Markenes (en forme de croix avec le clocher au centre) à l’exception de la tour clocher, gardé par les anglais pour certainement servir de tour de guet.

Communes occupées par les anglais : Andres, Balinghem, Bonningues, Calais, Campagne, Coquelles, Coulogne, Fréthun, Guemps, Guînes, Hames, Boucres, Hervelinghem, Marck, Nielles, Nouvelle-Eglise, Offekerque, Oye, Peuplingues, Pihen, sangatte, Saint Pierre, Saint-Tricat, Vieille-Eglise.

Ces villages sont détachés du diocèse de Thérouane pour être réunis à celui de Cantorbéry.

1558 : reprise de Calais et Guînes par le comte de Guise (Henri II ).

1559 : traité de Cateau-Cambrésis, le Calaisis est dévolu définitivement à la France.

1560 : une petite colonie venue de la région de Saint Quentin dévastée, vient repeupler Saint Tricat.

1567 : Jehan Badde, premier curé connu de la paroisse qui fait partie de la doyenneté de Guînes, doit être à l’origine de la construction de la nef actuelle, à partir des pierres provenant de la destruction de l’ancienne église.

1596 : siège et prise de Calais par l’archiduc Albert d’Autriche (qui gouvernait la Flandre et l’Artois pour le roi d’Espagne (Philippe II).

Mai 1598 : le pays de Calais est rendu à Henri IV en vertu du traité de Vervins.

1655 : des reliques des martyrs de la légion Thébéenne (une mâchoire inférieure et une portion de crane, volées depuis, ainsi qu’une côte et un os d’avant bras) furent remises au curé Jean Chabbé pour être vénérées dans son église. Elles avaient été extraites en 1635 d’un sarcophage par Antoine Wèbre, chanoine de la collégiale de saint Paulin de Trêves. (massacre de la légion thébéenne 3ème siècle)

1671 : bénédiction d’une cloche en l’honneur de saint Jacques et sainte Suzanne.

1673 : restauration du portail de l’église.

1698 : Saint Tricat compte 229 habitants.

1718 : le curé Louis Morel dote l’église de 2 nouvelles cloches, la plus grosse nommée Marie-Mathurine-Claudine et l’autre Jeanne-Armande-Marie-Renée. A cette période, il y eu la construction de l’ancien maître-autel et du retable (disparu en 1969 ), orné des statues en bois de saint Nicaise, de saint Pierre et de saint Eloi et de petites statues de 4 évangélistes.

La pierre tombale de Louis Morel, décédé à 70 ans le 22 janvier 1755, se trouve sous le confessionnal.

1765 : François Alliaume bénit la deuxième cloche nommée Marie-Jeanne-Louise.

Révolution : l’église est réquisitionnée pour y faire du salpêtre, des habitants du marais empêchent la démolition de l’autel et des statues.

1799 : naissance à Saint Tricat de François-Joseph Parenty (1799-1875, vicaire général d’Arras, historien, auteur de nombreux ouvrages dont la notice sur la commune de saint Tricat , considéré comme le fondateur de la science archéologique dans le Pas de Calais.

1807 : bénédiction de la petite cloche (0.65m) refondue et nommée Marie-Catherine-Elizabeth toujours en service.

Début du siècle : une station du télégraphe aérien de Chappe, relais entre St Omer et Calais est installée sur le clocher de l’église.

1859 : érection du calvaire à l’intersection de la route de Nielles et de celle du marais.

1867 : la ligne de chemin de fer Boulogne-Calais passe sur Saint Tricat.

1872 : construction du chœur actuel de l’église, orné de cinq fenêtres ogivales, dotées de vitraux représentant la Vierge, saint Eloi, saint Nicaise et le Sacré-Cœur, avec également les armes pontificales (Pie IX) et épiscopales (Mgr Lequette, 1856-1882).

1888 : construction du pont dit « des Arlands »

1895 ; construction de la chapelle dédiée à saint Joseph rue du marais.

1899 : bénédiction de la nouvelle cloche (0.92m) fondue à Douai, nommée Françoise-Adèle toujours en service.

1918 : construction de la tribune sous le clocher (suite au leg d’un arbre).

1969-1970 : rénovation par l’abbé Van Westing , qui démonte l’autel et le retable, mais garde les petites statuettes pour orner un pupitre , transforme le plafond de la nef, pose dans le chœur des lambris teintés et des nouveaux vitraux dans la nef.